Rhizome de fougère, coupe transversale, détails d'une protostèle vasculaire (x10)

 

 

Le sporophyte des ptéridophytes est un cormophyte : comme les végétaux supérieurs, on peut reconnaître en lui des tiges, fixées au sol par des racines, et porteuses de feuilles qui peuvent être très développées. Les ptéridophytes possèdent également des tissus vasculaires évolués : du xylème, responsable de la circulation de la sève brute, et formé principalement de trachéides scalariformes aux parois imprégnées de lignine, et du phloème, avec ses tubes criblés et ses cellules compagnes, qui assurent le transport bidirectionnel de la sève élaborée. Ces éléments vasculaires sont regroupés dans des structures appelées stèles. Nous allons étudier ici la stèle d'un rhizome d'une fougère collectée dans le sous-bois d'une forêt française.

Les fougères de nos régions tempérées possèdent une tige horizontale et souterraine que l'on nomme un rhizome. Contrairement aux racines qui partent de ce dernier, et qui ne possèdent qu'une seule stèle (structure monostélique), les rhizomes sont parcourus par plusieurs cordons vasculaires disposés en cercle (structure polystélique). Bien que de tailles variables, ceux-ci partagent cependant tous la même structure.

La coupe transversale d'un rhizome de fougère présenté ci-dessus a été colorée par de l'Etzold FCA : les cellules à parois lignifiées sont colorées en rouge/rose par la fuchsine basique, celles à parois subérifiées (quand elles existent) apparaissent en jaune/brun grâce à la chrysoïdine, et celles dont les parois sont restées cellulosiques sont teintées en bleu par le bleu astral.

La stèle des fougères est une protostèle, la plus simple qui soit parmi tous les modèles de stèle existants. Elle comporte :

  • Un endoderme dont les cellules possèdent des parois radiales cutinisées (bien que subtiles à distinguer, elles apparaissent ici colorées en jaune pâle).

  • De grandes cellules parenchymateuses qui forment un péricycle.

  • Un massif de xylème, avec des trachéides de grands diamètres, et dont la différentiation est centripète (le xylème le plus ancien est situé au niveau des pôles ligneux visibles à la périphérie, le xylème localisé au centre étant plus jeune).

  • Un manchon de phloème, qui entoure le xylème.

On notera également que le cordon vasculaire est ceinturé par une gaine de sclérenchyme très visible (un examen attentif révélant d'ailleurs la présence de nombreuses ponctuations typiques de ce tissu de soutien).

 

Labrot © 1997-2024. Dernière mise à jour : 09 mars 2021. Des commentaires, corrections ou remarques ? N'hésitez pas, écrivez moi! index