Feuille de houx (Ilex aquifolium), coupe transversale du limbe (x20)

 

 

Le houx est un arbuste ou petit arbre principalement connu pour ses beaux fruits rouge et ses feuilles généralement épineuses qui persistent en hiver. De couleur vert foncé, ces dernières sont épaisses, coriaces et luisantes sur leur face supérieure.

Bien que ne passant pas par la nervure principale, la coupe ci-dessus, colorée simplement par de la safranine, montre très clairement les deux types de parenchyme les plus souvent rencontrés dans le limbe des feuilles : du côté de la face supérieure, le parenchyme palissadique, avec ses cellules rectangulaires qui contiennent de nombreux chloroplastes, et du côté inférieur, le parenchyme lacunaire, un tissu beaucoup plus lâche, qui ménage de larges vides s'ouvrant généralement vers l'extérieur au niveau de l'épiderme par des stomates. La feuille de houx est donc un bon exemple de limbe unifacial (asymétrique), avec un mésophylle clairement hétérogène.

Le parenchyme palissadique et le parenchyme lacunaire jouent deux rôles complémentaires pour la photosynthèse (un mécanisme par lequel l'énergie de la lumière solaire est utilisée par les plantes pour produire, à partir de dioxyde de carbone et d'eau, des sucres et de l'oxygène). De par sa position et sa structure (des rangées de cellules serrées les unes contre les autres), le premier est particulièrement bien placé pour recueillir les rayons du soleil, dont les chloroplastes sont friands. Le dioxyde de carbone (CO2) est quant à lui récupéré grâce à l'air présent dans le parenchyme lacunaire, et qui rentre à l'intérieur de la feuille par l'intermédiaire des stomates.

Une caractéristique notable de la feuille de houx est la présence d'une cuticule épaisse (surtout au niveau de l'épiderme supérieur), qui a pour objectif de réduire au maximum l'évapotranspiration, et qui fait également barrière à la voracité de certains insectes. Malgré le fait qu'elle ne retienne pas la safranine, cette cuticule d'un jaune très pâle reste visible sur la coupe. L'existence d'une cuticule est une caractéristique que l’on retrouve souvent dans les espèces possédant un feuillage persistant, mais la feuille de houx est à ce sujet un cas d'école.

Diagnose sur la coupe : La façon dont l'organe se présente sous le microscope montre que nous avons affaire à un limbe foliaire : la symétrie bilatérale signe une feuille, et l’aspect aplati de l’organe un limbe. La nature hétérogène du mésophylle (parenchyme palissadique en haut, lacuneux en bas) est un critère de dicotylédone. La coupe ne montre qu'une petite nervure au centre à droite, mais des coupes effectuées à d'autres niveaux (voir notamment ici) dévoileraient également des nervures coupées de manière oblique ou longitudinales.

 

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