Des glaciers sur Mars Jeudi 6 avril 2000 |
Les réseaux
de vallées que la sonde Mariner 9
a mis en évidence en 1971 constituent une preuve, largement reconnue par la
communauté scientifique, de l'écoulement d'eau liquide à la surface de la
planète il y a des milliards d'années.
La planète Mars est aujourd'hui froide et aride. Les températures très basses qui règnent à sa surface ainsi que son atmosphère raréfiée, empêchent l'eau d'exister sous forme liquide. Celle-ci ne peut donc se trouver que sous forme solide (glace) ou gazeuse (vapeur d'eau). Si l'eau a ruisselé sur Mars peu de temps après sa formation, c'est que le climat de la planète devait être plus chaud et plus humide que le climat actuel. Des scientifiques soulignent qu'aucune preuve formelle
n'existe en faveur de cette hypothèse, à part les fameuses vallées qui
entaillent les terrains vieux et cratérisés de l'hémisphère austral. Pascal
Lee, un géologue planétaire qui travaille au centre Ames de la NASA situé à
Mountain View (Californie), pense qu'une partie de la réponse se trouve dans
l'île de Devon. Cette île de l'Arctique canadien est un peu magique. Si l'on
met de côté la valeur élevée de la pression atmosphérique, on pourrait
presque se croire sur Mars : les températures sont très basses et, au
voisinage du cratère de Haughton, le sol est formé de brèches d'impact
(c'est-à-dire de roches d'origines diverses concassées et mélangées suite à
un impact météoritique), un excellent analogue du régolite martien. Il existe deux grands types de reliefs fluviaux sur Mars . Nous avons déjà évoqué les réseaux de vallées, vieux de plusieurs milliards d'années, surtout localisés dans l'hémisphère sud. On trouve également des traces d'écoulements cataclysmiques appelées vallées de débâcle. La plupart de ces vallées naissent au nord ou à l'est du grand canyon de Valles Marineris, pour aller se jeter dans le bassin collecteur de Chryse. Selon Pascal Lee, ces vallées de débâcle - tout comme
les réseaux de vallées, doivent leur formation au travail des glaciers. Le
géologue ajoute que des vallées de débâcle entaillent également le socle
rocheux de l'île de Devon. Certains scientifiques présents à la 31ème
conférence scientifique du Lunar and Planetary Institute - qui s'est tenue à
Houston (Texas), ont accueilli favorablement la thèse glaciaire. Si cette
thèse est correcte, alors Mars n'a jamais connu de période clémente. Un
climat froid devait régner sur la planète, favorisant l'apparition de neige.
Celle-ci s'accumulait en glace dans des cirques montagneux pour finalement
donner naissance à des langues glaciaires. Les glaciers ont alors abrasé la
surface martienne, laissant derrière eux des traces que l'on peut encore
admirer aujourd'hui. Il est également possible que des torrents, qui pouvaient
couler librement sous la protection de la glace, aient participé au creusement
des vallées. Cet article a été publié pour la première fois sur le site Geoman.Net. |
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