Glossaire
A
Aciculaire
Faciès ou les cristaux forment des aiguilles, des baguettes.
Age
d'exposition
Entre le moment ou elle est éjectée de la surface de Mars par l'impact
d'un astéroïde ou d'une comète et le moment ou elle échoue sur Terre,
une météorite martienne erre un certain temps dans l'obscurité glacée
de l'espace interplanétaire. On peut déterminer cette durée en
étudiant les dégâts provoqués au sein de la pierre par les rayons
cosmiques. Pendant son séjour dans l'espace, la météorite est
effectivement bombardée par des particules à haute énergie qui forment le rayonnement cosmique
(ce dernier est cependant stoppé après quelques mètres). En
déclenchant des réactions nucléaires, les rayons comiques donnent
naissance à de nouveaux éléments, des noyaux cosmogéniques (le
magnésium 24 se transformant par exemple en néon 21), dont
l'abondance permet de
déduire le temps que la météorite a passé dans l'espace.
Age
terrestre
Le moyen le plus efficace pour connaître la durée du séjour d'une
météorite sur Terre est d'avoir observé sa chute. Malheureusement, de
nombreuses météorites échouent sur notre planète en l'absence de
témoins. Les scientifiques ont cependant mis au point plusieurs
techniques permettant de connaître le temps passé par une météorite à
la surface de la Terre. L'une d'elles consiste à étudier les isotopes
radioactifs produit par le flux de neutrons (résultant de l'interaction
des rayons cosmiques avec la matière), comme le carbone 14 (14C)
ou l'aluminium 26 (26Al).
Allotriomorphe
(synonyme xénomorphe)
Terme désignant un minéral dont les cristaux présentent une forme quelconque, non caractéristique de son système cristallin. Ce phénomène est généralement du au fait que le
développement du cristal au sein du magma a été contrarié par la présence
de cristaux voisins déjà formés. La forme du cristal est donc contrôlée
non pas par son système cristallin, mais par l'arrangement et l'orientation des cristaux
préexistants entourant le cristal en formation.
Altération
terrestre
Dès qu'une météorite parvient sur le sol
terrestre, elle va commencer à subir une altération, que l'on désigne
sous le nom d'altération terrestre ou météoritique. L'environnement
terrestre est en effet très différent du milieu spatial au sein duquel
la météorite a voyagé, parfois pendant des durées considérables.
Les effets physiques et chimiques
combinés de l'environnement terrestre vont donc exercer leurs influences
sur toute météorite fraîchement tombée, qui va alors très vite perdre
son côté vierge. L'un des premiers phénomènes concerne la contamination
de la roche par de la matière organique. La croûte de fusion, cette
couche noire brillante qui résulte de la vitrification de la surface de
la météorite pendant la traversée atmosphérique, et qui permet souvent
de confirmer à coup sûr l'origine cosmique d'une roche, va disparaître
partiellement ou totalement.
Si la pierre contient des métaux purs,
ceux-ci vont plus ou moins vite subir une oxydation de la part de
l'oxygène contenu dans l'air. Des traces de rouille peuvent alors
apparaître. Dans un second temps, ce sont les silicates qui vont être
attaqués, et se dégrader selon différentes voies, pour donner par
exemple des argiles. Enfin, des minéraux secondaires terrestres peuvent
se déposer sur la pierre ou ses infractuosités. Les plus courants sont
des carbonates, comme la calcite et la barytine.
Amphibole
Famille très complexe de silicates ferromagnésiens hydratés cristallisant dans le système
monoclinique. La classification des amphiboles, passablement subtile, repose sur les teneurs en fer (Fe), magnésium (Mg), calcium
(Ca) et sodium (Na).
Apatite
Phosphate de calcium cristallisant dans le système hexagonal, et répondant à
la formule Ca5(PO4)3(OH, F, CL).
Aphyrique
Désigne une roche magmatique ou les phénocristaux sont absents, et qui
par conséquent ne montre pas de gros cristaux, comme ceux que l'on peut
rencontrer dans les roches à texture gabbroïque
ou porphyrique.
Automorphe
(synonyme idiomorphe)
Terme désignant un minéral dont les cristaux sont parfaits, limités par des faces cristallines planes. Le
développement de ces cristaux à partir d'un magma s'est fait librement et n'a pas
été contrarié par la présence de cristaux environnants déjà formés. La forme
d'un cristal automorphe dépend donc uniquement de son système cristallin.
B
Barytine
Sulfate de baryum cristallisant dans le système orthorhombique, de
formule BaSO4.
Baddeleyite
Oxyde de Zirconium cristallisant dans le système monoclinique de formule
ZrO2.
Basalte
La plus connue des roches volcaniques terrestres. Les basaltes sont des
roches noires, à texture microlitique, composées principalement de plagioclases
et de clinopyroxènes (augite), ces derniers
pouvant être accompagnés suivant le cas d'olivine,
d'hypersthéne, de magnétite
et d'ilménite. Les basaltes peuvent aussi
contenir de petites quantités de quartz et de feldspathoïdes. Laves
très fluides, les basaltes sont émis vers 1100-1200°C et se solidifient
aux alentours de 1000°C.
Biotite
Mica noir, présent par exemple dans le granite.
Brèche d'impact
Agglomérat de fragments de roches
préexistantes soudés entre eux, et formés au moment de l'impact d'un
corps rocheux (météorite de grande taille, astéroïde, etc) avec la
surface de Mars. Les très hautes pressions et températures générées lors
de cet événement fracassent les roches (certaines pouvant être
liquéfiées sous l'effet de la chaleur, ou vitrifiées), les morceaux se
ressoudant entre eux lors du refroidissement pour former des brèches.
C
Calcite
Carbonate de calcium, cristallisant dans le système rhomboédrique et répondant à la formule CaCO3. La calcite est un constituant
majeur de certaines roches sédimentaires, comme les calcaires.
Célestine
(synonyme célestite)
Sulfate de strontium, cristallisant dans le système orthorhombique et répondant à la formule
SrSO4.
Champ
de dispersion
Distribution au sol des fragments
provenant de l'explosion d'une météorite. Les éléments résultant de
la dislocation de la roche dessinent une ellipse, les fragments les plus
petits se déposant en premier, tandis que les fragments les plus volumineux
se retrouvent en tête d'ellipse.
Chalcopyrite
Sulfure de cuivre et de fer cristallisant dans le système quadratique de formule
CuFeS2.
Chassignite
Classe de météorites martiennes, dont le spécimen type est la
météorite de Chassigny, tombée en 1815 près du village
français de Chassigny. Les chassignites sont des cumulats
très riches en olivine, proches des dunites
terrestres et formés dans les profondeurs de la planète Mars. La première
chassignite découverte, qui a aussi été la première météorite martienne connue, est âgée de 1,3 milliards d'années.
Chlorapatite
Phosphate de calcium et de chlore appartenant au groupe des apatites,
cristallisant dans le système monoclinique ou hexagonal, et répondant à
la formule Ca5(PO4)3Cl.
Chlorite
Famille complexe de silicates hydratés ferromagnésiens cristallisant dans le système
monoclinique. Les chlorites résultent de
l'altération de minéraux ferromagnésien (comme la biotite).
Chromite
Oxyde de fer et de titane (pouvant parfois contenir du magnésium)
appartenant au groupe des spinelles et cristallisant dans le système
cubique. Sa formule chimique est Fe2+Cr2O3.
Claste
Terme désignant un fragment de cristal ou de roche inclus dans une autre
roche.
Clinopyroxène
Série de pyroxènes cristallisant dans le
système monoclinique. Ses membres sont classés en fonction des teneurs en calcium
(Ca), sodium (Na), fer (Fe) et magnésium (Mg). Les formes les plus
connues sont l'augite et la pigeonite.
Coésite
La coésite est une variété de silice qui ne se
forme qu'à haute température et très haute pression (à partir de 30 kbars).
Moins dense que la stishovite, sa présence indique
cependant un choc
très violent. Il n'est donc pas surprenant de retrouver la coésite dans
certaines météorites.
Cristallisation
fractionnée
Dans une chambre magmatique en refroidissement, les minéraux ne
cristallisent pas tous en même temps. Les cristaux se forment dans un
ordre bien défini, décrit par la série de Bowen. Le premier minéral à
cristalliser n'est autre que l'olivine, dont
l'assemblage donne
alors naissance à une roche très riche en fer et en magnésium (roche ultramafique), la péridotite. Les pyroxènes cristallisent ensuite avec
les feldspaths plagioclases calciques (assemblage mafique). Viennent
ensuite les amphiboles, les plagioclases calco-sodiques (assemblage
intermédiaire) et les micas noirs (biotite). Enfin,
les derniers minéraux à cristalliser sont le quartz, les feldspaths
sodiques et potassiques, ainsi que les micas blancs
(muscovite). L'assemblage produit est de type felsique.
Croûte
de fusion
Fin vernis noir recouvrant fréquemment la surface d'une météorite. La
croûte de fusion est un élément caractéristique d'une météorite, et
sa seule présence atteste bien souvent de la nature extraterrestre d'une
roche. Lors de la traversée de l'atmosphère terrestre, la surface de la
météorite est portée au rouge et rentre en fusion. Au cours du
refroidissement, les matériaux brûlés donnent naissance à une
pellicule noire et très fine, que l'on appelle croûte de fusion. Cette
dernière est assez fragile. Sous l'effet de l'érosion, elle peut virer
au brun (la météorite est alors beaucoup plus délicate à reconnaître),
voire carrément disparaître. On distingue la croûte de fusion primaire,
formée par la vitrification de la surface de la roche lors de la rentrée
atmosphérique, de la croûte de fusion secondaire, qui apparaît sur les
cassures lorsque la météorite n'a pas pu éviter la fragmentation
explosive sous l'effet des fortes contraintes qui caractérisent sa
chute.
Cumulat
Roche formée par
l'accumulation dense d'un ou plusieurs minéraux, qui ont sédimenté
après leur cristallisation au fond d'une chambre
magmatique.
D
D/H
Lorsque l'on extrait quelques gouttelettes d'eau d'une météorite
martienne, il est tentant de lui attribuer une origine martienne. Les
atterrisseurs Viking ont montré que le rapport deutérium/hydrogène de
l'atmosphère martienne était cinq fois plus élevé que le rapport
terrestre. Si l'eau incluse dans la météorite montre un rapport élevé,
il est probable qu'elle provient de la surface martienne. Les choses se
corsent si le rapport est proche des valeurs terrestres. Dans ce cas,
l'eau peut toujours être martienne, mais elle provient alors d'un
réservoir (comme le manteau) ou la signature D/H est différente de celle
de la surface. Cependant, la météorite a également pu rentrer en
contact avec de l'eau terrestre lors de son séjour sur notre planète.
Quand le ratio D/H est similaire à celui de la Terre, les chercheurs sont
incapables de distinguer le terrestre du martien, et ils ne peuvent
écarter le spectre d'une contamination.
Dendrite
Qui évoque la forme d'un arbre, d'un arbuste.
Diabase
Terme désignant des dolérites altérées de
teinte verte. Parfois simplement synonyme de dolérite
dans la littérature anglo-saxonne.
Diabasique (texture)
Texture caractérisant des roches magmatiques ou les minéraux sont
enchevêtres les uns dans les autres, et où certains cristaux de minéraux
ferro-magnésiens (pyroxènes, olivine) sont inclus dans des cristaux de
feldspaths plagioclases (une situation contraire à celle rencontrée dans
la texture dite ophitique).
Dolérite
Roche magmatique intermédiaire entre les gabbros (texture grenue) et les
basaltes (texture microlitique). Les dolérites sont des roches massives
et compactes, de couleur gris-noir ou vert sombre. Sous l'effet de
l'altération, elles deviennent verdâtres.
Doléritique
(texture)
Une roche qui possède une texture doléritique est composée de nombreuses
cristaux en baguettes (plagioclases) appuyés
les uns sur les autres et noyés dans une matrice constituée de cristaux
plus petits ou de verre.
Dunite
Variété de péridotite composée de 90 à 100
% d'olivine.
E
Equant
Se dit d'un cristal possédant des dimensions identiques quelque soit
la direction.
Exsolution
Transformation d'un cristal homogène en un assemblage cristallin
hétérogène, composé de l'intime imbrication de plusieurs espèces minérales
(en général deux).
F
Feldspath
Riche famille de silicates d'aluminium (Al), de potassium (K), de sodium
(Na) et de calcium (Ca). On distingue deux grandes familles de feldspaths
: les feldspaths alcalins qui contiennent du potassium et du sodium (orthose,
microcline,
sanidine)
et
les feldspaths plagioclases ou calco-sodiques.
Ces derniers sont
situés chimiquement entre un pôle très riche en sodium (albite)
et un pôle très riche en calcium (anorthite)
: du plus sodique au plus calcique on trouve l'albite,
l'oligoclase, l'andésine,
le labrador, la bytownite
et enfin l'anorthite.
Feldspathoïdes
Silicate voisin d'un feldspath, mais appauvri en silice (sous-saturé).
Il ne peut se former en présence de quartz. Les feldspathoïdes forment
un groupe renfermant les minéraux suivants :
néphéline, leucite,
analcime, sodalite,
noséane et
haüyne.
Fusion
partielle
Le mécanisme de la fusion partielle peut-être considéré comme
l'inverse de celui de la cristallisation
fractionnée. Lorsque la température d'un matériau rocheux augmente,
tous les minéraux ne rentrent pas en fusion en même temps (d'où le terme
de fusion partielle). Les premiers minéraux à fondre sont ceux
dont la température de fusion est la plus basse (quartz, feldspaths
potassiques et sodiques, micas blancs), tandis que les autres (plagioclases calco-sodiques et calciques, micas noirs,
amphiboles, pyroxènes, olivines)
vont rester sous forme solide. Si le magma ainsi formé parvient
à s'échapper, il donnera naissance en refroidissant à des roches
felsiques (granite ou rhyolite, selon que la cristallisation a lieu
lentement en profondeur ou rapidement en surface). Si la température à laquelle est porté le matériau rocheux
initial est plus importante, d'autres minéraux iront rejoindre la phase
liquide. Cette dernière contiendra alors non seulement les minéraux felsiques (quartz,
feldspaths potassiques et sodiques, micas blancs), mais
également des amphiboles, des micas noirs et des plagioclases
calco-sodiques. Le magma n'aura alors plus la même composition et en
refroidissant, il formera d'autres types de roches. Si la température est
suffisante, on
peut ainsi arriver à la fusion totale du matériau rocheux
original ...
G
Gabbroïque
Désigne une texture équivalente à celle du
gabbro (roche volcanique grenue) composé de cristaux imbriqués les uns
dans les autres. On distingue également la texture micro-gabbroïque
(microgrenue intersertale), ou les cristaux sont de plus petites tailles
que dans la texture gabbroïque.
Goethite
Oxyde de fer hydraté, cristallisant dans
le système orthorhombique, et répondant à la formule FeO-OH. La goethite
peut se déshydrater pour donner de l'hématite.
Gypse
Sulfate de calcium hydraté, cristallisant dans le système monoclinique
et répondant à la formule CaSO4, 2H2O.
Greigite
Sulfure de fer cristallisant dans le système cubique et répondant à la
formule [FeFe2S4].
H
Halite
Ou sel gemme, chlorure de sodium de formule NaCl.
Hédenbergite
Variété de pyroxène
calcique.
Hématite
Oxyde de fer cristallisant dans le système rhomboédrique et répondant
à la formule Fe2O3.
Hollandite
Forme de haute pression de feldspaths résultant
de l'impact météoritique.
I
Iddingsite
Silicate ferromagnésium hydraté rougeâtre provenant de l'altération des olivines.
L'iddingsite est parfois rattaché au groupe des serpentines.
Ilménite
Oxyde de titane cristallisant dans le système hexagonal de formule FeOTiO2.
Intersertale
Texture qui se rencontre dans les roches volcaniques, et qui est
caractérisée par la présence de cristaux automorphes de plagioclases
jointifs qui ménagent entre eux des espaces occupés par un matrice (mésostase)
vitreuse ou très finement cristallisée (cryptocristalline), ou parfois
par des minéraux secondaires.
J
K
Kaersutite
Amphibole cristallisant dans le système monoclinique de formule chimique
Na Ca2 (Mg, Fe2+)4 Ti(Si6 Al2)
O22 (OH)2.
Kamacite
Alliage de fer et de nickel cristallisant dans le système cubique. La
kamacite, qui contient entre 4 et 7,5% de nickel, se rencontre couramment
dans les météorites métalliques.
L
Lame mince
Lame d'épaisseur standard (30 microns)
réalisée par polissage dans une roche donnée, et qui rend cette dernière
transparente, ce qui permet en retour son étude au microscope optique,
en lumière polarisée ou non.
Lherzolite
Les lherzolites sont des roches grenues
(minéraux visibles à l'œil nu) appartenant au groupe des péridotites. Elles sont donc principalement
constituées de minéraux ferromagnésiens foncés (olivine,
pyroxènes), d'où leur couleur verte sombre à
noire. On trouve également d'autres minéraux minoritaires : spinelle, grenats (pyropes) et
amphiboles (hornblendes). Les lherzolites tirent leur nom de l’étang de Lherz en Ariège ou elles sont très abondantes.
Limburgite
La limburgite est
une variété de basanite (roche possédant l'aspect d'un basalte), et
renfermant des feldspathoïdes. La limburgite contient des phénocristaux
d'augite, d'olivine et de
magnétite dans un verre à feldspathoïdes et
plagioclases. Elle forme des laves en coulées
souvent associées à des basaltes à olivine.
M
Macle
Une macle est une association de cristaux de même nature, qui se révèle la
plupart du temps à l'examen microscopique. Elle peut concerner deux
cristaux (macle simple) ou plus (macle multiple ou polysynthétique). Les
minéralogistes distinguent deux types de macles : les macles naturelles,
formées au moment de la naissance des cristaux, et les macles mécaniques
(ou tectoniques), liées à une déformation ultérieure du cristal.
Maghémite
Oxyde de fer de formule Fe2O3, qui possède la
composition de l'hématite, mais qui cristallise
de façon similaire à la magnétite (d'ou son nom
de maghémite, formé par la réunion de la magnétite et de l'hématite).
Magnétite
Oxyde de fer
appartenant au groupe des spinelles et cristallisant dans le système
cubique. Sa formule chimique est Fe2+(Fe3+)2O4
(soit plus simplement Fe3O4).
La magnétite peut contenir jusqu'a 7 % de titane. Elle prend alors le nom
de titanomagnétite (Fe2O3-FeTiO3).
Marcasite
Sulfure de fer cristallisant dans le système orthorhombique de formule
FeS2.
Maskelynite
Au moment de l'éjection de la surface martienne, les roches subissent un
choc considérable et certains minéraux peuvent se transformer. C'est en
particulier le cas des plagioclases, qui, sous
l'effet des hautes pressions (au moins 30 Gpa), donnent naissance à un verre, la
maskelynite.
Mégacristal
(mégacristaux)
Terme désignant un cristal de grande taille, souvent automorphe,
enchâssé dans une matrice à grains fins. Contrairement au terme phénocristal
qui implique une cristallisation à partir du magma initial, le terme mégacristal n'a pas de connotation
génétique.
Merrillite
Phosphate de calcium et de magnésium, répondant à la formule Ca18Mg2(PO4)14
et présent dans certaines météorites.
Mésostase
Matière composée de très petits cristaux ou de verre remplissant les
interstices existant entre les cristaux des roches volcaniques. Ce terme est
aussi utilisé d'une manière plus générale pour désigner les ciments aphanitiques
renfermant de grands cristaux.
Métamorphisme
de choc
Transformation d'une roche suite à l'élévation de température et/ou de
pression provoquée par l'impact d'un astéroïde. Certaines horloges
atomiques (par exemple potassium/argon, rubidium/strontium) utilisées
pour dater une roche de manière absolue peuvent être réinitialisées
après un choc important, ce qui complique fortement les datations :
l'âge mesuré n'est alors effectivement plus celui de la cristallisation
de la roche, mais celui de l'impact.
Les pressions
énormes auxquelles est soumise la météorite au moment de l'impact laissent
souvent des traces indélébiles : veines de choc et poches de fusion
(fractures ou poches dans lesquels s'est infiltré un liquide silicaté
résultat de la fusion d'une partie de la roche), transformation de
certains minéraux en phase de haute pression (par exemple
stishovite ou hollandite),
déformations mécaniques des cristaux (extinction ondulante, apparition de
macles tectoniques, de fractures).
Les différents
niveaux de chocs que peut avoir subi une météorite martienne sont les
suivants
- Stade 1
(S1) : pierre non choquée (pression jusqu'à 5 giga Pascal lors de
l'impact responsable de l'éjection, un giga Pascal représentant une
pression équivalente à 10 000 atmosphères).
- Stade 2
(S2) : pierre très faiblement choquée (pression de 5 à 10 giga
Pascal lors de l'impact responsable de l'éjection) : les cristaux d'olivine
présentent un assombrissement irrégulier lorsqu'ils sont observés en
lumière polarisée. Présence de fractures planaires et irrégulières,
différentes des plans de clivage naturels le long desquels les
cristaux se fissurent.
- Stade 3
(S3) : pierre faiblement choquée (pression de 15 à 20 giga Pascal
lors de l'impact responsable de l'éjection) : les cristaux d'olivine
présentent des fractures. Présence de poches sombres de verre de
fusion, ainsi que des veines noires de choc.
- Stade 4
(S4) : pierre modérément choquée (pression de 30 à 35 giga Pascal
lors de l'impact responsable de l'éjection) : les cristaux d'olivine
présentent des fractures planaires. Présence de poches sombres de
verre de fusion, ainsi que des veines noires de choc.
- Stade 5
(S5) : pierre fortement choquée (pression de 45 à 55 giga Pascal
lors de l'impact responsable de l'éjection) : les cristaux d'olivine
sont fortement fracturés et déformés. Les cristaux de
plagioclases sont amorphisés en
maskelynite. Présence de poches sombres
de verre de fusion, ainsi que des veines noires de choc.
- Stade 6
(S6) : pierre très fortement choquée (pression de 70 à 90 giga
Pascal lors de l'impact responsable de l'éjection) : les cristaux d'olivine
subissent une recristallisation, et s'altèrent en un minéral appelé
ringwoodite. Les cristaux de plagioclases
sont transformés en verre.
- Au-delà,
pour des pressions encore supérieures au stade 6, la roche se
transforme en verre, que l'on nomme verre d'impact.
Métasomatisme
Modification de la composition chimique
globale d'une roche suite à l'apport d'éléments chimiques par une phase
fluide.
Meteoritical
Society
Organisme international seul habilité à répertorier et classer les
météorites.
Microlitique
Terme s'appliquant à des roches (le plus souvent volcaniques) dont la
structure est caractérisée par la présence de nombreux microlites
(petits cristaux microscopiques en forme de baguettes ou de lattes),
orientés ou non.
Myrmékitique
Terme désignant une texture spéciale, assez jolie visuellement, formée
par l'inclusion de gouttelettes de silice dans des
feldspaths plagioclases.
N
Nakhlite
Classe de météorites martiennes, dont le spécimen type est la
météorite de Nakhla, tombée en 1911 près du village égyptien de El-Nakhla.
Les nakhlites sont des cumulats à grains fins composés
principalement de clinopyroxènes (clinopyroxénites)
et d'une petite quantité d'olivine. Ces deux
minéraux sont noyés dans une matrice constituée de plagioclases,
de feldspaths alcalins, de pyroxènes,
d'oxydes, de sulfures et de phosphates. Les nakhlites semblent avoir subi
sur Mars une altération en présence d'eau, comme l'atteste la présence
de minéraux hydratés (amphiboles, argiles, iddingsite)
et de sels (carbonates et sulfates). L'origine des nakhlites n'est pas
connue avec certitude : selon les scénarios, ces météorites se sont formées dans les
profondeurs de la planète Mars, ou à sa surface. Leur age avoisine les
1,3 milliards d'années.
Nunatak
Montagne ou piton rocheux perçant et s'élevant au-dessus des calottes
glaciaires ou des inlandsis (nappe de glace de grande étendue). Les
nunataks possèdent généralement des parois très raides, conséquence de
l'érosion glaciaire intense qu'ils subissent. Ils sont communs en
Antarctique, ainsi qu'au Groenland et au Canada.
O
Olivine
Silicate ferromagnésien, souvent de couleur vert olive, répondant à la
formule générale (Fe, Mg)2SiO4. La
variété sans fer, qui représente le pôle magnésien, s'appelle forstérite.
Quant à la variété sans magnésium, qui représente le pôle ferreux,
elle se dénomme fayalite. L'olivine se forme
à hautes pressions, en l'absence d'eau, dans des milieux déficitaires en
quartz.
Ophitique
Se dit d'une texture ou de grands cristaux de pyroxènes englobent de
petites baguettes (lattes) de plagioclases.
Orientation
On parle de météorites orientées lorsque la pierre
a gardé la même orientation durant la
traversée de l'atmosphère terrestre, sans tourner sur elle-même dans
toutes les sens. Les météorites orientées possèdent une forme bien
particulière, qui permet de reconnaître la face qui "frottait" sur les
couches d'air durant la descente vers la surface terrestre.
Orthopyroxène
Série
de pyroxènes cristallisant dans le système
orthorhombique, variant entre un pôle magnésien (enstatite) à un
pôle ferreux (non représenté dans la nature). La forme intermédiaire
la plus connue est l'hypersthène (30-50 % de magnésium), de
formule (Fe, Mg)2(SiO3)2,
qui prend le nom de bronzite lorsque la quantité de magnésium
tombe à 10-30 %.
Oxygène
(signature isotopique)
Au sein d'une météorite martienne, le rapport des isotopes stables de
l'oxygène (170 et 180) est bien différent de celui
des roches terrestres ou des autres classes de météorites.
Cette signature
particulière ne
prouve pas en elle-même que les météorites martiennes viennent effectivement de Mars,
mais elle permet de les grouper au sein d'une même famille, en attestant
de leur origine commune. En résumé, la signature isotopique montre
simplement que les météorites martiennes sont toutes issues du même
astre, sans qu'il soit identifié (cette étape a nécessité d'autres techniques ...).
P
Pentlandite
Sulfure de fer et de nickel cristallisant dans le système cubique de
formule (Fe, Ni)9S8.
Péridotite
Roche magmatique grenue, le plus souvent vert noirâtre, composée de
minéraux ferromagnésiens, dont une grande partie d'olivine.
A côté de ce minéral, on trouve des pyroxènes
et des spinelles, parfois accompagnés d'amphibole,
de biotite et de grenat. Font partie des
péridotites les dunites (plus de 90 % d'olivine), les lherzolites
(40 à 90 % d'olivine, clinopyroxènes et orthopyroxènes)
et les wehrlites (40 à 90 % d'olivine, clinopyroxènes).
Phénocristal
(phénocristaux, synonyme de
phénoblaste)
Cristal de grande taille, souvent automorphe, présent dans les roches magmatiques. Les roches contenant des
phénocristaux possèdent une texture porphyrique.
Picrite
Terme désignant un basalte comportant des cristaux
de grande taille bien visibles à l'oeil nu d'olivine et
présentant une texture porphyrique. Sur Terre,
la teneur
en olivine des picrites peut s'expliquer par leur
origine. Elles peuvent effectivement provenir de la
fusion partielle, à haute température, d'un matériau riche en
olivine telle qu'une roche appartenant au manteau. Les picrites
sont également parfois le résultat d'une remobilisation de cristaux d'olivine
accumulés en couche sur le plancher d'une chambre magmatique (des remous
magmatiques arrachent des cristaux d'olivine qui se retrouveront ensuite
incorporés dans une roche). Dans ce cas, les cristaux d'olivine sont alors
considérés comme des xénocristaux. Le terme
picrite ne devrait pas être utilisé pour décrire une météorite martienne
riche en olivine.
Plagioclases
Variété de feldspath calco-sodiques contenant du sodium (Na) et du calcium (Ca).
Pœcilitique
Caractérise un minéral dont le cristal (dénommé oïkocristal) contient en
inclusion de nombreux autres
petits cristaux (chadocristaux) d'un autre minéral. Une texture pœcilitique
signe une cristallisation étalée dans le temps, étant donné que les
chadocristaux ont forcément cristallisé avant l'oïkocristal qui les
enserre.
Porphyrique
Terme s'appliquant à des roches magmatiques dont la structure est
caractérisée par la présence de larges cristaux noyés dans une pâte
aphanitique (sans cristaux visibles).
Porphyroblaste
Terme désignant un cristal de grande taille, souvent automorphe,
enchâssé dans une matrice à grains fins, et formé lors d'une recristallisation
à l'état solide pendant une période de métamorphisme.
Pyrite
Sulfure de fer cristallisant dans le système cubique, et répondant à la
formule
FeS2.
Pyroxène
Silicate ferromagnésien pouvant contenir, en proportions variables, du
calcium (Ca) et du sodium (Na). Les pyroxènes peuvent cristalliser dans
le système orthorhombique (orthopyroxènes)
ou monoclinique (clinopyroxènes).
Pyrrhotite
Sulfure de fer cristallisant dans le système hexagonal ou monoclinique,
faiblement magnétique, de formule Fe7S8. La pyrrhotite est issue de la transformation de la
pyrite sous des hautes pressions.
Q
R
Regmaglyptes
Lors de la traversée
de l'atmosphère terrestre, sous l'effet de l'intense chaleur dégagée
par les frottements, les météorites subissent des ablations importantes. Ces dernières laissent à la surface des
pierres cosmiques des marques
caractéristiques, les regmaglyptes, qui ressemblent à des traces de
pouce dans de la pâte à modeler.
Rutile
Oxyde de titane cristallisant dans le système quadratique de formule TiO2.
S
Serpentine
Silicate cristallisant dans le système monoclinique ou orthorhombique,
organisé en lamelles (antigorite) ou en fibres
(chrysotile). La
serpentine provient de l'altération et/ou du métamorphisme de l'olivine
et de certains pyroxènes.
Shergottite
Classe de météorites martiennes, dont le spécimen type est la
météorite de Shergotty, tombée en 1865 près du village indien de
Shergotty. Les shergottites sont les météorites martiennes les plus
répandues. Ce sont des roches très jeunes (150 à 200 millions
d'années), qui montrent souvent des traces intenses d'un métamorphisme
de choc. Elles ont été divisées en deux principaux sous-groupes : les
basaltiques et les lherzolitiques.
- Comme leur nom
l'indique, les shergottites basaltiques sont proches des basaltes
terrestres. Ces météorites sont constituées de cristaux de clinopyroxènes
(augite, pigeonite) et de plagioclases
(souvent choqués en maskelynite) noyés
dans une pâte composée d'olivine, d'orthopyroxènes,
d'oxydes, de sulfures, de phosphates et de verres. Certaines
shergottites semblent avoir subi
sur Mars une altération en présence d'eau, comme l'atteste la présence
de minéraux hydratés
et de sels (carbonates et sulfates). La texture peut-être à gros grains,
ou à grains fins, et certaines shergottites exhibent plusieurs
lithologies.
- Quelques unes
des shergottites sont enrichies en olivine, et
semblent différentes des shergottites basaltiques ou lherzolitiques.
Ces roches, semblables aux basaltes alcalins terrestres (riche en
olivine),
constitueraient selon certains géologues un troisième sous-groupe
(shergottites picritiques).
Sidérite
Carbonate de fer cristallisant dans le système rhomboédrique et répondant
à la formule FeCO3
Silice
Silicate très simple composé d'un atome de silicium et de deux atomes
d'oxygène (Si02). La forme la plus connue de la silice est le
quartz. On peut cependant trouver d'autres variétés qui ne se forment
qu'à très hautes pressions (par exemple stishovite).
Stishovite
La stishovite
est une variété de silice extrêmement dense qui
ne se forme qu'à très haute pression (à partir de 75 kbars), comme celles que l'on rencontre à
des centaines de kilomètres de profondeur. Lorsqu'elle est présente en
surface, la stishovite
indique généralement qu'un évènement d'une rare violence a eu lieu (explosion nucléaire, impact
météoritique).
Spinelle
Oxyde d'aluminium et de magnésium cristallisant dans le système cubique
de formule MgAl2O4. Les spinelles forment également
un groupe qui contient, outre la spinelle elle-même, d'autres oxydes du système cubique (magnétite,
chromite).
Subautomorphe
(synonyme hypidiomorphe)
Cristal possédant des faces planes (dont la croissance n'a pas été
entravée par des cristaux déjà en place) ainsi que des faces quelconques (dont
le développement a été contrarié par des cristaux préexistants), qui
ne sont donc plus représentatives du système cristallin.
Symplectite
Terme désignant une texture d'échelle micrométrique, souvent complexe et
esthétique, et définie par l'interpénétration de plusieurs espèces
minérales entre elles.
T
Tectite
Matériau vitreux issu d'un impact météoritique, souvent vert
translucide ou noir, et pouvant être éjecté à grande distance du cratère.
Sous la chaleur dégagée par l'impact, une partie du socle rocheux fond et
des gouttelettes de matériau en fusion sont projetées dans les airs. Au
cours de la traversée de l'atmosphère, ces gouttelettes vont se refroidir
et prendre en masse, en adoptant le plus souvent des formes
aérodynamiques (certaines ressemblent à des perles, d'autres à des larmes).
Certaines tectites sont très recherchées par les collectionneurs, comme les moldavites,
qui proviennent du cratère de Ries en Allemagne et que l'on retrouve à
plusieurs centaines de kilomètres de distance en Tchécoslovaquie.
Terres
rares (synonyme lanthanides, REE)
Groupe de 15 éléments métalliques appartenant au groupe des
lanthanides, présents en faible concentration
dans certaines roches (bien qu'en terme de concentration au sein de la
croûte terrestre, ils ne soient pas rares), et qui sont d'une aide précieuse pour les
géochimistes. L'étude de la distribution des terres rares permet par
exemple de comprendre l'histoire de la cristallisation d'un basalte; de
suivre le processus de cristallisation fractionné d'un magma, ou de
déterminer
l'origine de certains matériaux sédimentaires. Les éléments rentrant
dans le groupe des terres rares sont : le
lanthane, le cérium, le praséodyme, le néodyme, le prométhium, le
samarium, l'europium, le gadolinium, le terbium, le dysprosium, l'holmium, l'erbium, le thulium, l'ytterbium et enfin le lutécium.
S'y rajoute également le scandium et l'yttrium. Les géochimistes
distinguent les terres rares légères (LREE) et les terres rares lourdes
(HREE).
Trouvaille
Se dit d'une météorite ramassée au sol, sans que sa chute ait pu être
observée. Il s'agit du cas le plus fréquent de découverte de météorites.
Troilite
Sulfure de fer cristallisant dans le système hexagonal de formule FeS.
U
Ultramafique
(synonyme ultrabasique)
Caractérise une roche magmatique contenant moins de 45% en poids de silice
(Si02). Les roches ultramafiques ne contiennent donc pas de
cristaux de quartz, mais sont par contre très riches en minéraux ferromagnésiens.
Parmi les variétés grenues, on trouve les péridotites
(40 % ou plus d'olivine) et les pyroxénolites (60
% ou plus de pyroxènes). Dans les variétés microlitiques,
on peut citer la picrite (olivine dominante).
Ulvöspinelle
Oxyde de titane et de fer cristallisant dans le système cubique et
répondant à la formule TiFe2O4
V
W
Wehrlite
Variété de péridotite composé de 40 à 90 % d'olivine
et de clinopyroxènes.
Whitlockite
Phosphate de calcium, de fer et de magnésium
cristallisant dans le système rhomboédrique, et répondant à
la formule Ca9 (Mg, Fe+2) (PO4)6
[(PO3(OH)].
X
Xénocristal
(xénocristaux)
Terme désignant un minéral qui n'a pas cristallisé à partir du magma initial, mais qui a
été incorporé à ce dernier à partir d'une source externe (roche encaissante, masse
déjà cristallisée dans un autre secteur de la chambre magmatique). Les
xénocristaux sont opposés aux phénocristaux, qui eux proviennent du magma initial.
Y
Z
Zircon
Silicate de zirconium de formule ZrSiO4, cristallisant
dans le système quadratique, et utilisé en joaillerie lorsqu'il est de
qualité gemme. |