Tige de blé (Triticum), coupe transversale (x4)

Le blé (genre Triticum) est une plante herbacée annuelle abondamment cultivée dans le monde, et appartenant à la famille des poacées (graminées). Sa tige, appelée chaume, est creuse (sauf au niveau des nœuds où l'on trouve du tissu de soutien) et possède une section circulaire. Elle peut mesurer plus d'un mètre de haut, et possède une structure intéressante, typique des graminées.

La coupe d'une tige de blé présentée sur cette page a été colorée par de l'Etzold FCA : les cellules à parois lignifiées sont colorées en rouge/rose par la fuchsine basique, celles à parois subérifiées (quand elles sont présentes) apparaissent en jaune/brun grâce à la chrysoïdine, et celles dont les parois sont restées cellulosiques sont teintées en bleu par le bleu astral.

De la périphérie vers le centre, on peut distinguer :

• Un épiderme monocellulaire lignifié à stomates.

• Un anneau de sclérenchyme, coloré en rouge par la fuchsine basique, qui isole de manière régulière des amas de cellules ayant conservé une paroi cellulosique (parenchyme chlorophyllien assimilateur). Cet anneau englobe également un cercle externe de faisceaux cribro-vasculaires. Il est le principal responsable de la robustesse mécanique de la tige.

• Des faisceaux cribro-vasculaires disposés sur deux cercles selon le modèle de l'atactostèle (un type d'eustèle). Le cercle le plus périphérique comprend de nombreux petits faisceaux, tandis que le cercle interne comporte de grands faisceaux en moins grand nombre. Les faisceaux sont ici de type collatéraux fermés. Dans un faisceau collatéral fermé, xylème et phloème sont positionnés de la même manière que dans un faisceau ouvert (superposés), mais ils sont en contact direct, le cambium ayant été totalement épuisé. Chaque faisceau comporte du xylème disposé en V (proto-xylème et méta-xylème), avec une lacune de résorption situé du côté du pôle ligneux, et un amas de phloème, qui est lui niché au milieu des branches du V. La différentiation du xylème est centrifuge (sa croissance s'est effectuée vers l'extérieur de la tige). Les tissus conducteurs sont entourés par une gaine complète de sclérenchyme. Les tissus secondaires sont absents.

• Un parenchyme médullaire formé de grosses cellules à paroi cellulosique, fortement résorbé, et délimitant au centre de la tige une très grande lacune centrale.

Diagnose sur la coupe : La symétrie axiale, le fait que phloème et xylème soient superposés (le xylème étant de surcroît à différentiation centrifuge) sont autant d'indices qui indiquent que nous avons affaire à une tige. Celle-ci est aérienne, comme le prouve la présence de stomates au niveau de l'épiderme lignifié et l'existence d'un important manchon de tissu de soutien (sclérenchyme). Le nombre de faisceaux cribro-vasculaires, leur forme générale (en V), leur type (collatéraux fermés) et enfin l'absence de structures secondaires orientent immédiatement vers une monocotylédone. La cuticule présente au niveau de l'épiderme, et l'importance de la lignification (sclérenchyme) suggèrent que la plante doit lutter pour faire face à l'évapotranspiration.