Tige de fragon petit-houx (Ruscus aculeatus), coupe transversale (x4)

 

 

Le fragon petit-houx (Ruscus Aculeatus) est un petit arbuste au feuillage persistant appartenant à la famille monocotylédone des Asparagaceae. Il se développe à partir d'un rhizome et sa tige verte est dure, coriace, tout comme ses petites feuilles, qui se terminent par une épine, et qui étrangement, portent des fleurs ou des fruits, de jolis petites baies rouges.

Le fragon petit-houx présente plusieurs particularités intrigantes, dont une tige qui en section est de toute beauté, et des feuilles qui en fait n'en sont pas. Dans cette page nous allons surtout nous intéresser à la tige (l'épineuse question des feuilles est traitée ici).

La coupe présentée ci-dessus a été colorée avec le mélange safranine/fast green. La safranine colore en rouge les tissus lignifiés, et le vert rapide (fast green) les cellules ayant conservé une paroi purement cellulosique. L'effet de cette coloration double sur la tige du fragon petit-houx est frappant : on voit immédiatement que la tige est composé de deux compartiments : un secteur périphérique cellulosique (le cortex), et un secteur central lignifié, qui occupe la majeure partie du volume de la tige, et qui renferme un nombre très importants de faisceaux cribro-vasculaires, plus ou moins disposés sur des cercles concentriques dont le diamètre est de plus en plus grand.

  • L'épiderme du cortex possède une cuticule assez épaisse, et un examen attentif révèle de nombreux stomates. Le parenchyme situé en dessous est assez lâche, tout en étant chlorophyllien.
  • Le parenchyme médullaire, qui occupe la plus grande partie du volume de la tige, est lignifié, et est ceinturé sur sa partie externe par un anneau de sclérenchyme.
  • Les faisceaux cribro-vasculaires sont tous bâtis sur le même modèle : un amas de phloème surmontant un petit massif de xylème, le tout entouré par une gaine périvasculaire de sclérenchyme. Aucun cambium n'existe entre phloème et xylème : aucune formation secondaire n'existe.

Diagnose sur la coupe : La symétrie axiale, et le fait que xylème et phloème soient superposés indiquent que nous avons affaire à une tige, qui plus aérienne, comme le prouve la grande quantité de moelle, la présence de stomates au niveau de l'épiderme, et l'existence de tissus de soutien (sclérenchyme). Le très grand nombre de faisceaux cribro-vasculaires, et l'absence de structures secondaires orientent immédiatement vers une monocotylédone.

 

Labrot © 1997-2024. Dernière mise à jour : 17 septembre 2019. Des commentaires, corrections ou remarques ? N'hésitez pas, écrivez moi! index