Tige de cuscute (Cuscuta campestris) sur stachytarpheta, coupe transversale, haustorium (x4) |
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Les
cuscutes sont des plantes parasites qui appartiennent à la famille des
convolvulacées. Dépourvues de chlorophylle, elles ne peuvent effectuer
la photosynthèse, et sans racines, elles doivent impérativement acquérir
l'eau, les sels minéraux et les substances organiques nécessaires à leur
survie d'une autre manière. Le cycle de vie d'une cuscute commence par une graine, et sa germination. Durant sa courte phase libre, la plante va s'ancrer dans le sol par l'intermédiaire d'une pseudo racine renflée de courte durée de vie, tout en produisant une tige très fine et volubile, qui va activement chercher un support. Dès que ce dernier est trouvé, la tige s'enroule autour de lui en formant des spires, et va commencer à vampiriser son hôte avec des suçoirs, tandis que la racine dégénère. Sans plus de contacts avec le sol, la plante parasite peut alors se développer, en produisant d'autres tiges qui vont s'enrouler et s'accrocher autour des tiges des plantes hôtes, en formant un lacis qui peut vite devenir inextricable, et auquel on a donné des noms évocateurs (comme celui de cheveux du diable). Une période de floraison permet à la cuscute de produire des milliers de graines, qui redémarreront un autre cycle. La coupe présentée ci-dessus a été effectuée sur une spire d'une tige de cuscute (coupée ici longitudinalement) qui était accrochée à une tige de stachystarpheta (coupée elle transversalement). La coloration a été effectuée avec de l'Etzold FCA : les cellules à parois lignifiées sont colorées en rouge/rose par la fuchsine basique, celles à parois subérifiées (quand elles sont présentes) apparaissent en jaune/brun grâce à la chrysoïdine, et celles dont les parois sont restées cellulosiques sont teintées en bleu par le bleu astral. Le plan de coupe passe au travers d'un haustorium, ou suçoir. L'haustorium est l'organe que la cuscute utilise pour absorber les sucs vitaux de la plante qu'elle parasite. Après avoir percé l'épiderme et le parenchyme cortical de l'hôte, l'haustorium va établir une continuité avec les faisceaux de xylème et de phloème de la tige porteuse. Ces connections vont ainsi permettre à la cuscute (qui rappelons-le est dépourvue de racines) de s'approvisionner non seulement en substances carbonées (phloème), mais également en eau et en sels minéraux (xylème). Les suçoirs de la cuscute sont des véritables ponts structuraux et physiologiques, qui ne servent pas uniquement à l'aspiration de nutriments et d'eau. Ils peuvent aussi permettre le passage de virus, et des études ont montré que le flux d'échange n'est pas uniquement unidirectionnel, de la plante hôte vers le parasite. Par l'intermédiaire du suçoir, la cuscute semble aussi en mesure d'injecter dans l'organisme parasité des molécules capables notamment de diminuer ses réactions de défense. |
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