Racine de vigne (Vitis vinifera), coupe transversale (x4)

La coupe transversale d'une racine âgée de vigne présentée ci-dessus a été colorée par l'Etzold FCA : les cellules à parois lignifiées sont colorées en rouge/rose par la fuchsine basique, celles à parois subérifiées apparaissent en jaune/brun grâce à la chrysoïdine, et celles dont les parois sont restées cellulosiques sont teintées en bleu par le bleu astral.

De la périphérie vers le centre, on peut distinguer :

• Une écorce (périderme) en cours de délamination (rhytidome), où l'on peut identifier non seulement des couches de liège (brun-orangé), mais aussi du parenchyme et des îlots de phloème (bleu), ainsi que des îlots de sclérenchyme (rose). Celle-ci est produite par un cambium subéro-phellodermique qui apparaît plus ou moins en profondeur, ce qui explique pourquoi la desquamation des couches superficielles emporte non seulement du liège, mais aussi des tissus vivants (parenchyme, phloème). Sa présence indique immédiatement que nous avons affaire à un organe avec des formations secondaires.

• En dessous du périderme se trouve un anneau de phloème secondaire continu, où transparaissent ici et là de petits massifs de fibres sclérenchymateuses libériennes. Il n'est plus possible de reconnaître le phloème primaire, qui a été repoussé vers l'extérieur, et qui est sans doute parti avec le délitement de l'écorce.

• Une assise de cambium libéro-ligneux continue, responsable de la production vers l'extérieur de phloème secondaire, et vers l'intérieur de xylème secondaire.

• Du xylème secondaire (bois) hétéroxylé (mélange de vaisseaux et de trachéides), qui occupe une large portion de la racine, et qui est traversé par des rayons parenchymateux ligneux plurisériés.

• Tout au centre, du xylème primaire à différentiation centripète, avec des résidus de moelle lignifiée.

Diagnose sur la coupe : l'organe est à symétrie axiale, et peut donc être soit une racine, soit une tige. L'existence de formations secondaires évidentes (notamment du bois hétéroxylé et du liège) indique que nous avons affaire à une plante dicotylédone. La nature continue du pachyte vient renforcer cette hypothèse. La présence d'une limite de cerne annuelle nous renseigne sur l'âge de l'organe : deux années. Seule l'observation de la nature centripète du xylème primaire, encore présent au centre, et la quasi-disparition du parenchyme médullaire permet d'affirmer qu'il s'agit bien d'une racine, et non d'une tige.