Racine de néottie nid d'oiseau (Neottia nidus-avis) avec endomycorhizes, coupe transversale (x100)

La micro-photographie ci-dessus, prise à fort grossissement au travers d'un objectif x100 à immersion à huile, montre quelques cellules du parenchyme cortical d'une racine de néottie nid d'oiseau, une orchidée qui vit en étroite collaboration avec un champignon. Ce type d'association est appelé mycorhize. Dans ce cas précis, la mycorhize est une endo-mycorhize : contrairement aux ecto-mycorhizes, où le champignon reste à l'extérieur des cellules, les endo-mycorhizes représentent un type d'association où le champignon s'installe véritablement à l'intérieur des cellules de la plante qu'il colonise.

La préparation présentée sur cette page a été colorée par de l'Etzold FCA, un mélange de trois colorants, dont deux ont fait effet ici : le bleu astral, qui a coloré en bleu les parois cellulosiques des cellules du parenchyme cortical de la racine de néottie, ainsi que les hyphes et les pelotons du champignon, et la fuchsine basique, qui a quant à elle permis de teinter en rose les noyaux cellulaires de la plante.

L'image montre deux stades de la colonisation de la racine de néottie par son champignon. Dans un premier temps (à gauche), les hyphes du champignon sont encore visibles : ils forment un amas qui ressemble un peu à des tagliatelles, situé à l'intérieur des cellules parenchymateuses corticales. La membrane plasmique des cellules végétales n'est pas visible ici (seul la paroi cellulosique apparaît), mais des techniques de microscopie plus puissantes (comme la microscopie électronique à transmission) montreraient que les hyphes se mettent en place entre la paroi et la membrane des cellules végétales, qui est donc repoussée de plus en plus au fur et à mesure que le champignon se développe à l'étroit dans l'espace disponible.

Dans un second temps, les hyphes mycéliennes disparaissent pour laisser place à une pelote très dense (colorée en bleu par le bleu astral), à la structure très fine, un peu semblable à une boule de coton. Ces pelotons sont caractéristiques des mycorhizes des orchidées (bien que l'on puisse les retrouver chez d'autres familles, comme les éricacées). C'est à leur niveau que se déroulent les échanges symbiotiques entre la plante d'une part, et le champignon d'autre part.

Chez des orchidées classiques, la plante cède aux champignons une part des molécules organiques qu'elle fabrique grâce à son activité photosynthétique (notamment des sucres). En échange, le champignon fournit de l'eau, des sels minéraux, ainsi que du phosphore et de l'azote. Le cas de la néottie est un peu particulier, car cette orchidée n'est pas chlorophyllienne. A son niveau, l'association plante/champignon reste pourtant bien une symbiose, et si le champignon doit fournir ici des molécules organiques, la plante concède en retour des métabolites indispensables à la survie de ce dernier.

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