Feuille de Lin de Nouvelle-Zélande (Phormium tenax), coupe transversale,  faisceaux vasculaires (x15)

 

 

Le Phormium tenax est une plante vivace de la famille des Agavacées qui possède de grandes feuilles fermes et lancéolées. Son nom vernaculaire, le lin de Nouvelle-Zélande, indique sa région d'origine. Les Māoris ont longtemps retiré de ses feuilles de longues fibres très résistantes, avec lesquelles ils fabriquaient toutes sortes d'objets, depuis des cordes et des paniers, jusqu'à des filets de pêche et des pièces de vêtements, en passant par des cordages, des nattes et de nombreux autres accessoires.

La coupe transversale présentée ci-dessus a été réalisée dans le limbe d'une feuille de Phormium tenax. La coloration effectuée est un Etzold FCA : les cellules à parois lignifiées sont colorées en rouge/rose par la fuchsine basique, celles à parois subérifiées (quand elles existent) apparaissent en jaune/brun grâce à la chrysoïdine, et celles dont les parois sont restées cellulosiques sont teintées en bleu par le bleu astral.

De la face supérieure vers la face inférieure, on peut distinguer :

  • Un épiderme constitué d'une seule couche cellulaire et possédant une cuticule très épaisse.

  • Sous l'épiderme, un hypoderme formé de deux couches de cellules aux parois fines mais lignifiées.

  • Un ensemble de nervures, toutes parallèles entre elles. Celles-ci sont entourées par une gaine de cellules arrondies, et renforcées vers le haut et le bas par deux massifs de fibres de sclérenchyme. C'est le capuchon supérieur que les Māoris extraient (avec une technique appelée haro) des feuilles de certaines variétés pour pouvoir ensuite, après un traitement minimal, tisser tout un ensemble d'objets. Les faisceaux cribro-vasculaires comprennent un amas de xylème, qui surmonte un îlot de phloème.

  • Un mésophylle assez homogène, avec ça et là, entre les nervures, des lacunes dues à une résorption parenchymateuse.

  • Un épiderme inférieur, avec stomates et revêtu d'une cuticule plus fine que celle de la face supérieure.

Diagnose sur la coupe : La symétrie bilatérale, ainsi que la forme aplatie de l’organe signent clairement le limbe d'une feuille. L’épiderme inférieur à stomates indique un organe aérien. Le fait que les nervures soient toutes parallèles entre elles, l’absence notable de tissus conducteurs secondaires, l'homogénéité du mésophylle constituent autant de critères permettant de penser qu’il s’agit d’une monocotylédone. L'épaisseur de la cuticule, ainsi que l'importance du sclérenchyme reflètent le fait que la plante doit pousser dans un milieu chaud, où elle doit notamment limiter ses pertes en eau.

 

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