Pétiole de ricin (Ricinus communis), coupe transversale, nectaire extra-floral (x2)

Le ricin (Ricinus communis) est une plante vivace herbacée appartenant à la famille des Euphorbiacées. Les pétioles des feuilles du ricin (ainsi que certaines tiges) possèdent la particularité de porter des nectaires extra-floraux, de petites glandes fabriquant du nectar servant à attirer des insectes. Habituellement, les nectaires sont associés aux fleurs, et le nectar synthétisé à leur niveau appâte des insectes qui vont jouer le rôle, plus ou moins involontairement, de pollinisateurs. Les nectaires extra-floraux, comme ceux du ricin, semblent posséder d'autres fonctions. Chez le ricin, ils recrutent par exemple des fournis, qui en échange de cette manne vont se comporter comme des garde du corps, en chassant les prédateurs nuisibles à la plante (et à sa générosité). Quand le nectar extra-floral est émis quelques semaines avant la floraison, il peut aussi agir en tant que signal pour les insectes pollinisateurs, qui peuvent alors repérer de manière anticipée un gisement de nourriture, qui sera revisité ensuite avec profit.

La coupe transversale d'un pétiole de Ricinus communis présentée ici a été colorée par de l'Etzold FCA : les cellules à parois lignifiées sont colorées en rouge/rose par la fuchsine basique, celles à parois subérifiées (quand elles existent) apparaissent en jaune/brun grâce à la chrysoïdine, et celles dont les parois sont restées cellulosiques sont teintées en bleu par le bleu astral.

Depuis la périphérie vers le centre de l'organe, on distingue :

Un épiderme constitué d'une seule couche cellulaire, et comportant par endroit des poches à essence (elles sont mieux visibles sur cette coupe).

Un parenchyme cortical, qui comprend de multiples segments de collenchyme tangentiel séparés par des piliers parenchymateux. Des druses sont visibles au niveau de certaines cellules.

Un nectaire extra-floral, d'origine corticale et relié au cercle vasculaire par un faisceau conducteur. A l'œil nu, le nectaire prend la forme d'un petit bouton pédonculé ou d'un disque. Après avoir été synthétisé par un parenchyme sécréteur incorporant des cellules à larges vacuoles, le nectar s'accumule sous la cuticule jointive de cellules épidermiques palissadiques. La cuticule distendue finit ensuite par se rompre, exposant le liquide sucré à la convoitise des insectes.

Un cylindre central, composé d'une succession d'îlots de tissus conducteurs réunis entre eux en un anneau continu. Chaque massif comporte du xylème primaire et secondaire (avec des trachéides et des lignées de vaisseaux séparés par du parenchyme vasculaire), une mince assise de cambium, et vers l'extérieur une bande de phloème (secondaire et primaire).

Un parenchyme médullaire volumineux, constitué de grosses cellules cylindriques à hexagonales à parois cellulosiques, et qui est lignifié au centre du pétiole.

Diagnose sur la coupe : La symétrie bilatérale indique que nous avons affaire à une feuille. Cependant, l'organe n'est clairement pas aplati, mais circulaire, et ce n'est donc pas un limbe, mais un pétiole. Le caractère aérien peut se déduire de l'existence de tissus de soutien (collenchyme cortical). La présence d'un cercle unique de faisceaux cribro-vasculaires et de tissus secondaires indiquent que nous avons affaire au pétiole d'une feuille de dicotylédone. La masse proéminente du nectaire extra-floral ne doit bien sûr pas être oubliée dans la description.


Pétiole de ricin (Ricinus communis), coupe transversale avant le parenchyme sécréteur, nectaire extra-floral, Etzold FCA (x2)	Pétiole de ricin (Ricinus communis), coupe longitudinale, nectaire extra-floral, Etzold FCA (x2)

	Pétiole de ricin (Ricinus communis), coupe transversale, détail d'un nectaire extra-floral, Etzold FCA (x9)	Pétiole de ricin (Ricinus communis), coupe transversale, détail d'un nectaire extra-floral, cuticule, épiderme palissadique et parenchyme sécréteur, Etzold FCA (x40)

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