Bouton floral de passiflore (Passiflora), coupe transversale (x1)

 

 

Les passiflores forment un genre (Passiflora) qui regroupe plus de 500 espèces appartenant à la famille des passifloracées. Elles sont très connues, non seulement parce que le fruit de l'une des espèces (Passiflora edulis) n'est autre que le fameux fruit de la passion, mais aussi parce qu'elles possèdent des fleurs spectaculaires, dont la beauté n'a d'égale que la complexité, et ce d'autant que leur durée de vie est très faible : quelques jours seulement pour une fleur donnée !

La coupe transversale d'un bouton floral de passiflore présentée ci-dessus a été colorée par l'Etzold FCA : les cellules à parois lignifiées sont colorées en rouge/rose par la fuchsine basique, celles à parois subérifiées (non présentes ici) apparaissent en jaune/brun grâce à la chrysoïdine, et celles dont les parois sont restées cellulosiques sont teintées en bleu par le bleu astral. Comme les tissus de la fleur sont principalement cellulosiques, la coupe est globalement bleue, et la fuchsine basique n'a réellement permis de teinter que la sporopollénine de la paroi des grains de pollen, qui sont ainsi très bien soulignés.

Etant donné la complexité tridimensionnelle d'une fleur de passiflore, une coupe transversale ne peut que passer par certaines structures seulement, celles non intéressées par le plan de coupe demeurant invisibles. En gardant ceci en tête, nous pouvons néanmoins apercevoir :

  • Un ensemble de trois bractées, qui entourent la base du bouton floral et qui, chez certaines espèces, possèdent des glandes à essence.
  • Un verticille de 5 sépales, qui sont habituellement aussi colorées que les pétales, ce qui fait qu'il est difficile sur une fleur ouverte de les distinguer de ces dernières. On peut toutefois les identifier (surtout sur un bouton floral) par le fait que les sépales se terminent par une petite pointe.
  • Un verticille de 5 pétales, qui sont ici bien plus minces que les sépales.
  • Une multitude (72 au total) de petits éléments à section cylindrique serrés les uns contre les autres : ce sont les filaments ou rayons (radii) de la couronne, qui donnent son aspect si remarquable et voyant à la fleur ouverte.
  • Cinq étamines, qui forme l'androcée (l'appareil reproducteur mâle d'une fleur) : les anthères, formées de deux loges polliniques comportant chacune deux sacs polliniques (remplis de grains de pollen sphériques), ressortent particulièrement bien ici, tout comme les filets qui servent de support (le filet étant relié par un seul point à l'anthère, les étamines sont articulées et qualifiées de versatiles).
  • Un organe central, qui pourrait être une partie de l'ovaire du gynécée (les ovules à placentation pariétales n'étant cependant pas visibles sur ce plan de coupe), à moins qu'il ne s'agisse de l'androgynophore, une sorte de pilier caractéristique de la fleur de passiflore (mais que l'on peut aussi rencontrer, certes en moins développé, chez d'autres familles de plantes).

D'autres éléments très intéressants de la fleur de passiflore ne sont pas visibles sur cette coupe, notamment le style et les stigmates, les filaments internes de la couronne (les pali), ou encore l'opercule et sa chambre nectarifère (situé sous la couronne).

 

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