Lichen (Xanthoria), coupe transversale, thalle et apothécie (x4) |
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Les lichens sont des organismes composites remarquables qui résultent de l'association de deux partenaires : un champignon d'un côté (des ascomycètes dans la majorité des cas), et une algue (plus rarement une cyanobactérie) de l'autre. Étant photosynthétique, l'algue peut produire de nombreux composés organiques qui bénéficient au champignon. En retour, ce dernier offre à son compagnon protection physique, eau et sels minéraux. Cette synergie entre deux organismes bien différents permet aux lichens de coloniser des milieux extrêmes, où ils sont parfois les seuls à pouvoir croître. La section présentée ci-dessus est une coupe transversale obtenue dans le thalle foliacé d'une xanthorie, un lichen d'un beau jaune orangé appelé également parmélie des murailles, et qui se rencontre couramment sur les troncs d'arbres ou les rochers. La coloration prononcée de ce lichen, qui lui vaut d'être particulièrement visible là où il prolifère, est due à la sécrétion, par le champignon, d'un composé organique chromogène, la pariétine, qui appartient à la famille des anthraquinones. Colorée avec le mélange safranine/vert rapide et observée sous un microscope, la coupe permet de découvrir la structure typique des lichens. La surface supérieure du thalle apparaît formée par une couche d'hyphes mycéliens assez courts, à parois épaissies, serrés les uns contre les autres et collés entre eux par une substance mucilagineuse. En dessous de ce cortex supérieur se trouve une couche riches en algues, la couche alguaire (dénommée parfois improprement couche gonadiale). Un peu plus bas, on rencontre une zone médullaire, la médulle, composée d'un réseau lâche d'hyphes mycéliennes. Enfin, au contact du substrat se trouve la couche corticale inférieure, composée à nouveau d'hyphes pressés les uns contre les autres. La face inférieur du thalle comporte par endroits des rhizines (pseudo-racines), qui servent à assurer la fixation du lichen sur son support. Chez les lichens, seul le champignon peut se reproduire (même s'il emporte parfois l'algue avec lui dans ses pérégrinations), ceci grâce à des structures plus ou moins complexes. La xanthorie permet d'observer l'une d'entre elles, l'apothécie, qu'il est d'ailleurs possible d'apprécier déjà à l'œil nu : sur le fond jaune vif du thalle, elles se détachent sous la forme de petites cupules orangées dont la marge est légèrement plus pâle. L'apothécie est un appareil de reproduction sexué en forme de coupe ou de disque typique des ascomycètes. Largement ouverte sur l'extérieur, elle est garnie sur l'intérieur d'un revêtement cellulaire particulier, l'hyménium, constitué d'un assemblage serré de filaments stériles, les paraphyses, et d'asques fertiles. Caractéristique des ascomycètes, et servant à leur classification, l'asque est une structure qui renferme un certain nombre de spores (généralement huit, mais le nombre est variable suivant les espèces), souvent arrangées en file indienne, que l'on désigne par le terme d'ascospores. Ces spores dérivent de la méiose d'une cellule mère, et par rapport à cette dernière, leur stock de chromosomes a été divisé par deux. Une fois parvenues à maturité, elles sont disséminées dans l'environnement par l'ouverture de l'asque. |
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