Feuille de thym (Thymus vulgaris), coupe transversale, poils glandulaires à essence (x20)

 

 

Le thym commun (Thymus vulgaris) est une plante aromatique vivace appartenant à la famille des lamiacées. Connu depuis l'Antiquité, il est utilisé en cuisine mais aussi comme plante médicinale, de par sa richesse en huile essentielle. Le principal composant de cette dernière est un terpénoïde baptisé thymol. Une feuille de thym froissée dégageant une odeur très agréable, il est naturel de se demander si le microscope ne pourrait pas nous en dévoiler son origine.

La coupe transversale du limbe d'une feuille de thym présentée sur cette page a été colorée par le mélange safranine/vert rapide : les cellules à parois lignifiées sont colorées en rouge par la safranine (qui peut également mettre en évidence certains organites intracellulaires), et celles dont les parois sont restées cellulosiques sont teintées en bleu/vert par le vert rapide.

De la face supérieure vers la face inférieure, on peut distinguer :

  • Un épiderme constitué d'une seule couche de grandes cellules, avec une cuticule épaisse et bien visible. L'épiderme porte également un poil tecteur triangulaire et surtout des poils épidermiques pluricellulaires sécréteurs, responsables de la synthèse de l'huile essentielle du thym.

    Ici, deux poils à deux stades de développement différents sont présents : à droite, un petit poil globuleux en développement et à gauche, un poil mature en forme de vasque, qui a libéré son contenu. L'essence est secrétée à l'extérieur des parois cellulaires, et s'accumule entre ces dernières et la cuticule, pour former une vésicule gonflée remplie de produits de sécrétion. Cependant, la technique utilisée pour faire cette coupe (inclusion en paraffine) possède l'inconvénient majeur de déplacer les composés lipidiques lors de la déshydratation et de l'imprégnation en paraffine, et par là même de vider de leur contenu les poils sécréteurs, dont la partie sommitale (en fait la cuticule) s'affaisse alors sur elle-même. Les poils semblent directement enchâssés dans l'épiderme, et ne paraissent pas avoir de cellules basales servant de pied. En réalité, la cellule basale est bien présente, mais elle est surbaissée, et à maturité, elle porte 8 cellules glanduleuses disposées en rosette.

  • Un mésophylle hétérogène, avec un parenchyme palissadique formé d'une à deux couches de cellules rectangulaires riches en chloroplastes, qui laisse ensuite la place à un parenchyme lacunaire beaucoup plus lâche, au niveau duquel s'ouvrent de nombreuses espaces intercellulaires. Nous avons donc affaire ici à une feuille bifaciale.

  • Deux nervures (faisceaux vasculaires) parallèles au plan de coupe, et qui sont donc vues de manière longitudinale.

  • Un épiderme inférieur monocellulaire cutinisé, parsemé de cellules ovoïdes et possédant des stomates permettant les échanges gazeux.

Diagnose sur la coupe : La symétrie bilatérale, ainsi que la forme aplatie de l’organe signe clairement le limbe d'une feuille. La nature hétérogène du mésophylle ainsi que le fait que les nervures soient coupées de manière longitudinale pointent vers une plante dicotylédone. L'épaisseur de la cuticule et la position des stomates au niveau de l'épiderme inférieur sont des indices qui indiquent que la plante est amenée à se développer en milieu sec, et par conséquent à réduire ses pertes en eau. La présence de poils sécréteurs doit bien sûr être notée.

 

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