Feuille de millepertuis (Hypericum perforatum), coupe transversale du limbe, glande à essence (x20)

vulnéraire

 

Le millepertuis perforé (Hypericum perforatum) est une plante herbacée vivace appartenant à la famille des Hypéricacées. Elle tire son nom (millepertuis signifie mille trous) du fait que lorsque ses feuilles sont examinées devant une source lumineuse, elles apparaissent perforées par une multitude de petits trous transparents. L'examen à la loupe binoculaire, ou encore mieux au microscope, révèle que ces perforations sont en fait de grandes glandes à essence, qui occupent une bonne partie de l'épaisseur du limbe.

La coupe présentée sur cette page a été colorée par de l'Etzold FCA : les cellules à parois lignifiées sont colorées en rouge/rose par la fuchsine basique (qui met également en évidence certains détails intracellulaires), celles à parois subérifiées (quand elles sont présentes) apparaissent en jaune/brun grâce à la chrysoïdine, et celles dont les parois sont restées cellulosiques sont teintées en bleu par le bleu astral.

On note immédiatement que les deux faces du limbe de la feuille de millepertuis ne se ressemble pas. La face supérieure (adaxiale) montre, sous un épiderme monocellulaire, un parenchyme palissadique assimilateur, tandis que la face inférieure (abaxiale) est caractérisée au contraire par un parenchyme plus lâche, lacunaire. Une nervure, coupée longitudinalement, est située à droite, mais l'élément qui ressort le plus, d'autant qu'il est ici centré, est une grande glande à essence ronde (environ 100 microns de diamètre). Ce sont ces poches sécrétrices qui, disséminées dans le limbe de la feuille, explique les perforations visibles à l'oeil nu. Celles-ci sont de type schizogène : les cavités se forment par écartement des cellules à l'origine du tissu glandulaire (les initiales), ce qui ménage un espace tapissé par un épithélium sécréteur.

Le millepertuis est une plante médicinale utilisée depuis la nuit des temps. Elle possède notamment des propriétés vulnéraire, antihémorragique et antalgique, et aurait aussi un effet anti-dépresseur. Elle est employée dans diverses préparations vendues en pharmacie.

Diagnose sur la coupe : La façon dont l'organe se présente sous le microscope montre que nous avons affaire à un limbe foliaire : la symétrie bilatérale signe une feuille, et l’aspect aplati de l’organe un limbe. La nature hétérogène du mésophylle (parenchyme palissadique en haut, lacuneux en bas) est un critère de dicotylédone. La coupe ne montre qu'une petite nervure au centre à droite, mais cette dernière est coupée de manière longitudinale, alors que la coupe est transversale : les nervures ne sont donc pas parallèles entre elles, ce qui confirme le caractère de dicotylédone. La poche à essence ne montre pas de débris de parois cellulaires dans sa lumière : on peut avancer qu'elle n'est pas lysigène.

 

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