Feuille de citronnier (Citrus), coupe transversale du limbe, glande à essence (x20) |
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Les
nombreuses variétés de citronnier appartiennent au genre citrus,
qui fait partie de la famille des rutacées (dicotylédones). En latin, le
terme citrus désigne un bois ou un fruit odorant, mais chez les
citronniers comme pour les autres agrumes, des parties supplémentaires
de la plante sont agréablement parfumées : les fleurs et les feuilles
produisent également une huile essentielle aux senteurs envoûtantes. La coupe d'une feuille de citronnier présentée sur cette page a été colorée par de l'Etzold FCA : les cellules à parois lignifiées sont colorées en rouge/rose par la fuchsine basique (qui met également en évidence certains détails intracellulaires), celles à parois subérifiées (quand elles sont présentes) apparaissent en jaune/brun grâce à la chrysoïdine, et celles dont les parois sont restées cellulosiques sont teintées en bleu par le bleu astral. Comme pour de nombreuses autres feuilles, on note immédiatement que les deux faces du limbe ne se ressemblent pas. La face supérieure (adaxiale) montre, sous un épiderme monocellulaire, un parenchyme palissadique assimilateur de trois couches d'épaisseur, tandis que la face inférieure (abaxiale) est caractérisée au contraire par un parenchyme plus lâche, lacunaire. Au niveau de l'épiderme supérieur, on note la présence de cellules globulaires, dont certaines semblent renfermer un cristal biréfringent. Ce sont des idioblastes, des cellules différant de celles des tissus voisins, et qui peuvent contenir des substances très variées. Ici, il s'agit de cristaux d'oxalate de calcium, forme de stockage d'un excès de calcium excrété par la plante. Aucun faisceau vasculaire n'est visible, mais la nervure centrale fait l'objet d'une autre page. La coupe montre enfin une très belle glande à essence, dont le large diamètre occupe les 2/3 du mésophylle et dont la lumière centrale est bordée par plusieurs couches de cellules aplaties. Chez le citronnier, les poches sécrétrices sont de type schizolysigène, qui combinent deux modes de mise en place des cavités à essence : le mode lysigène, où les cellules productrices se désagrégent en libérant les métabolites secondaires qu'elles ont fabriqués, et le mode schizogène, où les cellules à l'origine du tissu glandulaire s'écartent les unes des autres, ce qui ménage un espace dans lequel les substances s'accumulent. Aucun dépôt d'huile essentielle n'est visible ici, car les composants huileux ne résistent en général pas au processus utilisé pour obtenir des coupes en paraffine. Diagnose sur la coupe : La façon dont l'organe se présente sous le microscope montre que nous avons affaire à un limbe foliaire : la symétrie bilatérale signe une feuille, et l’aspect aplati de l’organe un limbe. La nature hétérogène du mésophylle (parenchyme palissadique en haut, lacuneux en bas) est un critère de dicotylédone. Deux structures sécrétrices doivent être mentionnées : la poche à essence, et les cellules idioblastiques qui contiennent des cristaux. |
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