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Le
cèdre de l'Himalaya (Cedrus deodara) est un conifère pouvant
atteindre une hauteur importante, et qui appartient à la famille des
pinacées. C'est un arbre monoïque, ce qui signifie qu'un individu porte
aussi bien des cônes mâles que des cônes femelles, certes sur des
branches séparées. Portés par de courts brachyblastes, ce sont les premiers qui vont nous intéresser ici.
La coupe
longitudinale complète d'un jeune cône mâle encore vert de cèdre de
l'Himalaya présentée sur cette page a été colorée par de l'Etzold FCA :
les cellules à parois lignifiées sont colorées en rouge/rose par la
fuchsine basique, celles à parois subérifiées (quand elles sont
présentes) apparaissent en jaune/brun grâce à la chrysoïdine, et celles
dont les parois sont restées cellulosiques sont teintées en bleu par le
bleu astral.
La structure du cône (ou
strobile) mâle du cèdre de l'Himalaya est similaire à celle du
pin, bien que la
morphologie de l'ensemble soit légèrement différente. De la périphérie
vers le centre, on peut distinguer plusieurs structures :
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A la base des écailles
staminales se trouvent un grand nombre de sacs polliniques, qui
renferment une multitude de grains de pollens à différents stades
d'évolution (au niveau de sacs encore jeunes, on peut notamment
distinguer des
cellules mères). Ces sacs polliniques peuvent être vus comme les
équivalents des étamines des plantes
à fleurs, ou des
micro-sporanges de ptéridophytes. Ainsi, une comparaison avec une
coupe
transversale de l'épi sporifère d'une
prêle se
révèle riche d'enseignement. Les sacs sont particulièrement
nombreux, et un seul strobile mâle peut en comporter plusieurs
centaines. Les coupes
transversales
prouvent qu'ils sont très allongés. Une fois parvenu à maturité, les sacs subissent une
déhiscence (qui commence au niveau apical du cône pour se propager
vers la base), ce qui libère dans l'air un nuage d'une infinité de
grains de pollen. Portés par les vents et par le biais du hasard, ceux-ci peuvent alors
s'immiscer entre les écailles des cônes femelles. Après une période
de repos plus ou moins longue, ils émettront des tubes polliniques qui viendront féconder les ovules nus.
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L'axe du strobile est
occupé par un tissu dont les cellules possèdent principalement des
parois cellulosiques. Il est traversé par des faisceaux vasculaires,
dont les longues trachéides rayées du xylème sont particulièrement
bien visibles par endroit sur la coupe longitudinale. La
coupe
transversale montre quant à elle que les faisceaux vasculaires sont situés
sur tout le pourtour de l'axe du strobile, et sont coiffés par des
canaux résinifères. Pour chaque faisceau, le phloème est situé vers
l'extérieur, tandis que le xylème est tourné vers l'intérieur. De
très nombreuses cellules parenchymateuses laissent voir des
globules bruns plus ou moins gros. Étant donné la technique utilisée
pour préparer la coupe (imprégnation en paraffine), ces derniers ne
sont sans doute pas de nature lipidique (les lipides étant entraînés
par les solvants employés), mais plutôt de composition
protéique et/ou tannique. Leur coloration est soit naturelle, soit
due à la chrysoïdine. De grandes vacuoles rougeâtres allongées sont
également visibles par endroits. Enfin, à la base du cône, on peut distinguer de petits amas isolés de sclérites (cellules à parois
très épaisses lignifiées), ainsi qu'une glande productrice de
résine. Comme nous l'avons dit, ces
canaux résinifères sont localisés à la périphérie de l'axe du
strobile, juste au-dessus des faisceaux vasculaires.
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