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Le
tulipier de Virginie (Liriodendron tulipifera) est un arbre
majestueux appartenant à la famille des Magnoliacées, qui produit de grandes fleurs
solitaires et colorées, ressemblant à des tulipes, et portés à
l'extrémité des branches par un court pédoncule.
La coupe d'un jeune bouton floral de tulipier de Virginie présentée sur cette page a été colorée par de l'Etzold FCA : les
cellules à parois lignifiées sont colorées en rouge/rose par la fuchsine
basique, celles à parois subérifiées (quand elles sont
présentes) apparaissent en jaune/brun grâce à la chrysoïdine, et celles
dont les parois sont restées cellulosiques sont teintées en bleu par le
bleu astral. Cette coupe permet de distinguer :
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Une bractée
protectrice de forme
oblongue qui entoure entièrement le bouton floral, et qui est caduque (elle tombe rapidement avant
l'ouverture proprement dite de la fleur). Plusieurs détails
anatomiques sont visibles, en particulier la présence de
sclérites (absentes chez les tépales), la nervure principale et
la zone de jointure des extrémités.
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Un verticille de trois
tépales externes d'aspect sépaloïdes qui sont, sur la fleur vivante, de
couleur verte. D'un point de vue histologique, rien ne les
distinguent vraiment des tépales pétaloïdes. Par rapport aux
bractées, on note l'absence de sclérites.
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Deux verticilles de
trois tépales pétaloïdes qui sont, sur la fleur vivante, teintées en vert-jaune avec des taches orange, et qui sécrètent du nectar (la pollinisation
étant entomophile). Pour une raison inconnue, cette coupe ne montre que
cinq tépales pétaloïdes sur les six normalement présentes. A leur niveau, on peut notamment distinguer des glandes
à essence arrondies, ainsi que des papilles épidermiques, sans doute
productrices de nectar.
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L'androcée (la partie
mâle de la fleur), représenté par plusieurs verticilles de
nombreuses étamines (on en compte ici
exactement 32) insérés à la base du réceptacle, et dont les fentes de
déhiscence longitudinales sont tournées vers l'extérieur (caractère
extrorse). Chaque étamine permet d'observer le faisceau vasculaire
du connectif, les quatre sacs polliniques des deux loges, et enfin
les tétrades de grains de
pollen déjà formées à l'intérieur des sacs. Une
coupe longitudinale montre que les étamines sont très longues.
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Le gynécée (la partie
femelle de la fleur) est quant à lui composé d'un nombre
relativement important (cinquante sont visibles ici) de
carpelles libres disposés en
spirale le long d'un réceptacle central étiré en colonne, le
thalamus. Les ovaires sont supères, et chacun d'entre eux protège
deux ovules (pour chaque ovaire, seul l'un des ovules donnera une
graine après fécondation). Le style, non visible sur cette section transversale, car hors du plan de coupe, est
aplati et acuminé (possédant une pointe à l'extrémité), et terminé
par des stigmates courts et récurvés (rabattus). Styles et stigmates
sont par contre
observables sur une coupe longitudinale.
La floraison du tulipier de Virginie a
généralement lieu sous nos contrées entre mai et juillet. Elle ne se
produit que sur des individus âgés d'au moins 20 et 30 ans, et il n'est
donc pas possible d'admirer les fleurs du tulipier sur des arbres
jeunes. Attirés par le nectar produit par les tépales pétaloïdes, les
insectes visitent de nombreuses fleurs, et réalisent indirectement la
pollinisation. Une fois la fécondation des ovules réalisés par les tubes
polliniques, la fleur va se transformer en
fruit, qui dans le cas du tulipier seront des agrégats de samares
(akènes munis d'une aile) prenant la forme d'un cône.
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